Friday, December 9, 2011

Introduction au concept OpenGov et OpenData

 
Par Sami Ben Romdhane  
Membre du groupe OpenGovTN
https://www.facebook.com/groups/OpenGovTN
http://OpenGovTN.info

Introduction :

L’objectif de ce document est d’expliquer avec des mots simples et à travers des exemples le concept OpenGov et son corollaire OpenData et pourquoi il concerne chaque citoyen. Comment peut-il changer le paysage politique, la gouvernance, la citoyenneté, le business, l’administration et la culture citoyenne de chaque tunisienne et tunisien? Et surtout pourquoi tout tunisien doit s’intéresser à ce concept et se battre pour qu’il soit adopté et appliqué.

Qui Sommes nous ?

Nous sommes un groupe de tunisiens, réunis par un groupe Facebook, et nous avons en commun la conviction que OpenGov/OpenData est garant d’une réelle démocratie participative. Il y a parmi nous des ingénieurs, médecins, avocats, fonctionnaires, maîtres de conférences, entrepreneurs..etc Nous n’avons ni chef ni représentants, nous ne sommes pas une organisation et n’avons pas de structure légale. Nous sommes juste des gens ordinaires, des citoyens tunisiens réunis pour promouvoir ce concept et aider à le mettre en pratique.

Quel(s) problème(s) essaie-t-on de résoudre ?

Nous, tunisiens, avons un pays et un gouvernement pour l’administrer. Nos impôts servent à gérer nos biens en commun, nos infrastructures, nos services publics (éducation, santé, sécurité, transport,  culture …etc.) mais on ne nous explique pas ce que le gouvernement fait exactement avec cet argent et s’il le dépense de manière efficace ou pas. Les fonctionnaires de l'état, avant le 14 janvier 2011, rémunérés par l'argent du contribuable, avaient failli à servir le citoyen et à respecter ses droits. Les richesses du pays étaient accaparées par une mafia qui ne nous laissait aucun droit de regard ou de contrôle.

OpenGov/OpenData est un concept qui exige du gouvernement d’être transparent et de publier; entre autres; où, quand et comment il a dépensé l’argent du contribuable. OpenGov/OpenData c’est la transparence des données publiques afin que tout tunisien connaisse la vraie situation économique, financière, sanitaire, agricole...de son pays. Nous estimons que tout citoyen tunisien a le droit d’être entendu et de participer directement ou indirectement dans la gestion de son pays.

OpenGov/OpenData et vous.

La transparence et la participation citoyenne sont les 2 principes derrière OpenGov/OpenData.

-La transparence: elle nous permet d’être au courant de ce que font nos élus aux différents postes et d’avoir accès à toutes les données nécessaires pour juger leurs actions.

-la participation citoyenne: Grâce à la transparence, nous sommes informés, nous avons des chiffres, des données, des statistiques. Nous pouvons ainsi critiquer le gouvernement en nous appuyant sur une base sûre, lui faire des propositions, guider sa trajectoire et si nécessaire le dénoncer son incompétence ou sa corruption.

Les données ne mentent jamais et une abondance des données rendra la tâche des politiciens qui veulent nous peindre la vie en mauve (ou rose) presqu’impossible. Lorsque nous avons accès aux données brutes, nous pouvons les recouper et nous assurer de leur véracité. Si un organisme nous dit qu’il y a 10 vaches laitières et qu’un autre organisme nous dise que le pays produit 10.000 litres de lait par jour, nous-nous apercevrons vite de la supercherie. Ceci est un exemple très simple car on peut recouper en profondeur les sources, de manière qu’aucun ne puisse mentir sans qu’on ne s’en aperçoive.

Les données nous permettront d’éradiquer la culture des rumeurs et des complots. En étant tous informés de manière transparente, il sera très difficile à quiconque de lancer des rumeurs sur une pénurie de sucre ou sur une épidémie galopante. Ainsi, nous pourrons juger de l’efficacité de l’administration et des structures locales et régionales.

En voyant un chantier, nous pourrons avoir accès au nom du propriétaire du terrain, au numéro du permis de construire etc. C’est quand même mieux que d’avoir l’information par l’ami d’un ami d’un ami !

Les données nous permettront de juger l’efficacité de chacune de de nos écoles et universités, de pointer les défauts et de leur trouver les solutions adéquates.

Ces données nous permettront également de participer activement à la vie politique locale, régionale et nationale en nous exprimant sur les sujets qui nous intéressent et faire savoir à nos représentants ce qu’on en pense

Si nous faisons élire une personne qui nous aurait promis de résoudre un problème donné, nous pourrons juger son travail et mettre la pression quand les choses n’avanceront pas dans le bon sens. L’élu sera obligé de faire correctement son travail s’il compte conserver sa place et ceux qui votent aveuglément pour un parti donné auront des données qui les feront réfléchir à deux fois avant de réélire leurs élus défaillants.

Les données forceront  un changement de culture et de mentalité pour les employés de l’administration qui puisent leur importance dans le contrôle exclusif de ces données. Qui parmi nous n’a pas eu un problème avec un employé de l’administration qui lui raconte des bobards sur comment son service marche ou que ce n’est pas possible d’obtenir tel ou tel document. Cette mentalité disparaîtra car le citoyen aura accès a toute information sous contrôle et poussera les employés du service public a être plus efficace et à produire de la valeur ajoutée pour leur service s’ils veulent réussir et surtout que les données sur l’efficacité de son service seront publics et qu’il ne pourra pas s’en sortir en faisant une faveur aux amis de son patron.

Le dernier volet est qu’OpenGov/OpenData est une opportunité pour ouvrir un chantier qui va nous permettre de changer notre vie, de participer a la direction de notre pays tout en créant des milliers d’emplois pour nos jeunes afin de construire un système d’information digne de notre pays. On a une opportunité la qui ne se reproduira pas avant longtemps. Avec l’élan de la révolution, et tous les yeux braqués sur nous pour voir comment nous allons progresser, nous pouvons redéfinir ce qu’est une démocratie et redéfinir les outils pour la mettre en pratique. La Tunisie sera à nouveau un pays que tout le monde envie, comme il y a 3000 ans. Nous pouvons créer une plateforme politique construite sur une plateforme technologique,  qui nous propulsera à l’avant-scène mondiale en tant qu’inventeurs d’un nouveau système politique plus juste. Tous les spécialistes de l’OpenGov vous diront que les USA, l’Islande ou les pays scandinaves ont une longueur d’avance dans ce domaine, je vous le dis et j’assume car j’ai passé beaucoup de temps à étudier ce concept. Ce n’est tout simplement pas vrai.
Nous avons là une opportunité, car nous commençons à partir de zéro et nous pouvons innover sans nous préoccuper de ce qu’il y a déjà en place. Je reprends ici un dicton américain: «We need to think out of the box and the sky is the limit in this case » (Réfléchissons en dehors des sentiers battus. Que notre seule limite soit le ciel!)

Conclusion

J’espère que ces quelques lignes vous auront éclairé sur le concept de transparence et de participation citoyenne. OpenGov/OpenData c’est exactement cela et ce n’est pas un fantasme d’intellectuels (ou de geeks) . En fait, la technologie et l’Internet sont juste un véhicule. OpenGov peut être implémenté  à travers des documents affichés ou accessibles sur demande, des chaînes de télévision nationale, régionales ou locales qui diffusent l’actualité et les débats de nos représentants, à travers les médias écrits... etc. OpenGov est surtout un moyen de reprendre contrôle de notre pays.

Sunday, February 20, 2011

Talkin' Bout A Revolution (Tracy Chapman 1988)




Don’t you know
They’re talkin’ bout a revolution
It sounds like a whisper
Don’t you know
They’re talkin’ about a revolution
It sounds like a whisper

While they’re standing in the welfare lines
Crying at the doorsteps of those armies of salvation
Wasting time in the unemployment lines
Sitting around waiting for a promotion

Don’t you know
They’re talkin’ bout a revolution
It sounds like a whisper
Poor people gonna rise up
And get their share
Poor people gonna rise up
And take what’s theirs

Don’t you know
You better run, run, run, run, run,
run, run, run, run, run, run, run
Oh I said you better
Run, run, run, run, run, run, run,
run, run, run, run, run

Finally the tables are starting to turn
Talkin’ bout a revolution
Finally the tables are starting to turn
Talkin’ bout a revolution
Talkin’ bout a revolution

While they`re standing in the welfare lines
Crying at the doorsteps of those armies of salvation
Wasting time in the unemployment lines
Sitting around waiting for a promotion

Don’t you know
They’re talkin’ bout a revolution
It sounds like a whisper

Finally the tables are starting to turn
Talkin’ bout a revolution
Finally the tables are starting to turn
Talkin’ bout a revolution
Talkin’ bout a revolution
Talkin’ bout a revolution

Friday, February 11, 2011

Quand le peuple s’éveillera, le régime tremblera…et tombera !






Je voulais hurler, rire et pleurer en même temps quand quelques minutes après mon réveil ce matin*, une voix solennelle, extrêmement sérieuse venant de la télé sur Al-Jazira, remplissait mes oreilles. Dés les premieres syllabes prononcées, j’ai senti que c’était une voix annonciatrice d’un événement historique, je craignais le pire vu l’imprédictibilité de la situation en Egypte qui pouvait évoluer vers le meilleur comme vers le pire. L’attente était de quelques secondes, les militaires vont droit au but. Moubarak, le pharaon égyptien, qui la veille, s’agrippait a son trône occupé depuis 30 ans (second record mondial après Gaddafi?) a finalement cédé a la pression d’un peuple qui a décide d’en finir avec lui. Le baroud d’honneur du rais, l’autisme du dernier pharaon, titrait la presse la veille. Ce soir on a plutôt lu « le crépuscule du sphinx ». J’ai eu les larmes aux yeux en suivant en direct l’explosion de joie d’un peuple qui se libère devant mes yeux. Personne n’a apprécié cette scène sur Midan Ettahrir plus que nous, Tunisiens. Car on vient d’accomplir la même chose en changeant notre destin et en enlevant notre pharaon à nous. Ça a nous réconforte encore plus et nous encourage à surmonter le doute qui essaie de s’établir parmi nous.

Nos peuples ont tellement vécu sous l’oppression et la peur de ces bourreaux qu’on a nous même élevé a cette position ou ils se croient intouchables. La peur nous a paralyse et on se crée l’image d’un ogre qui nous contrôle et qui est imbattable et le plus on a peur, le plus l’ogre croit qu’il l’est et pousse le bouchon un peu plus loin, se crée un cercle de profiteurs autour de lui et commence a piller, tuer, torturer étant sur que tout est permis pour lui. Il suffit de manager l’opinion internationale et trouver la bonne raison. Pour nous et l’Égypte, c’était le rempart contre le fondamentalisme. En plus pour Moubarak, c’était la stabilité du moyen orient et c’est comme cela qu’il a pu garder 80 millions d’habitants sous contrôle en laissant les medias créant l’illusion de prospérité du pays.
Opposition étouffée, lois martiales en place pendant 30 ans, élections truquées, la recette classique. Mais c’était sans compter la volonté du peuple. Le pharaon ne pouvait pas prédire que Mohamed Bouazizi en s’immolant, a allumé la mèche de la bombe qui va le détrôner. Qui aurait pu prédire ce scenario ?

Et la je veux développer un peu plus autour de cette question. Beaucoup de Tunisiens, et je les comprends car j’ai eu la même réaction au début, ont vécu et certains vivent encore dans le doute sur ce qui s’est passé en Tunisie. Pour ceux qui n’ont vraiment pas suivi de prés le début de la révolution et n’ont pas eu échos des signes précurseurs comme la révolte de Rdeyef et Gafsa et n’ont pas été au courant de ce qui se passait sur le net et le combat des internautes tunisiens depuis des années contre l’oppression et le censure et qui essayaient de montrer le vrai visage de cette dictature un tant soit peu, en la faisant réagir par la création de Ammar404 qui a été une des figures de ce combat de par ses actions brutales. Pour ceux la, je comprends qu’ils disent que c’est trop beau pour être vrai, que c’est un coup de chance, que notre liberté on la doit a un mauvais calcul ou d’un coup d’état échoué par l’armée…etc. Toutes ces théories de complots au fait ne me surprennent pas mais je n’y crois point, car en y croyant, je sous estime la force du peuple. On a la preuve que notre peuple était prêt pour aller plus loin, même si l’armée, le RCD et toutes les forces armées du pays se seraient joint du côté du dictateur ce qui est impossible car la majorité de ces personnes font partie du peuple. Donc même s’il ya des complots et que quelques personnes croient qu’on peut encore enlever le pouvoir au peuple, je leur réponds, non plus jamais. Ce qui s’est passé en Egypte le prouve encore plus, tout le monde avait intérêt que Moubarak reste car c’était un élément primordial pour le maintien de la « paix » dans la région ou plutôt du status quo. Beh non, le peuple a fait tomber son pharaon et tout le monde doit refaire ses calculs et s’adapter. Ce sera plus difficile pour tout le monde sauf les égyptiens et c’est tant mieux.

Dernière remarque à mes compatriotes qui sont un peu gênés par les grèves, par les gens qui n’arrêtent pas de demander et exiger a droite et a gauche et par les « DEGAGE » qui n’arrêtent pas de fuser de toutes les parts. Eh ben mes chers Tunisiens, il faut que vous y habituez car c’est notre seule garantie que nos enfants ne vivent pas ce qu’on a vécu. Oui c’est ennuyant, oui c’est trop, oui c’est excessif, mais c’est ça la liberté, on a supporté le dictateur donc je suis certain qu’on supportera l’excès de liberté d’expression. On apprendra ensemble et on arrivera a se trouver le juste milieu, mais ce ne sera pas satisfaisant pour tout le monde et c’est tant mieux car on n’est pas tous pareils :-) et c’est ça la démocratie, car ceux qui ne sont pas d’accord auront la chance de s’exprimer et convaincre. Et n’oubliez pas, si on ferme les yeux et on s’en dort, on perd tout. Donc laissons les trembler !

(*) décalage horaire oblige

Tuesday, February 8, 2011

Révolution Tunisienne : Une lecture personnelle !



Dans quelques jours on fêtera le premier mois de la Tunisie libre, après un combat héroïque mené par la jeunesse tunisienne sans aucun leadership ni coordination interne ou externe. A ma connaissance, une première mondiale, un événement historique unique.

Ben Ali se croyait protégé, en muselant l’opposition et la société civile et en créant un paysage truqué aves des milliers d’organisations non gouvernementales et des faux partis, en utilisant la crainte des occidentaux du fondamentalisme et en créant une force de police énorme et sophistiquée pour le maintenir en place.

Mais il ne s’est pas arrêté la, car il est vicieux. Il a hérité du plan de développement économique et social mis en place et conçu par feu Hedi Nouira dans les années 70 et l’a modifié pour accélérer le développement d’une classe moyenne basé sur le surendettement et améliorer les indicateurs économiques et sociaux a un certain degré en se concentrant sur les grandes villes côtières surpeuplées tout en privatisant et donner une grande partie du patrimoine économique a sa famille et lui-même et semer les fruits d'une société de consommation qu'il a encouragé par le surendettement. La classe moyenne est la sur le papier, car on sait tous qu’ils arrivaient a peine à joindre les fins de mois, que rares sont qui avaient un carnet d’épargne et dieu seul sait a quelle point la créativité du tunisien s’est développé pour vivre avec tant de dettes, c’est un mystère pour moi :-) , mais ils étaient fiers de leurs appartement et voiture « populaire » et en même temps frustrés par le manque de possibilités d’améliorer leur niveau de vie et ceux de leurs enfants tout en étant incapables de s’exprimer de peur de perdre le peu qu’ils avaient. La police veille, et personne n’a envie d’avoir un dossier au ministère de l’intérieur.

En même temps, et toujours pour améliorer ces indicateurs économiques, et vu la démographie du pays qui avait une pyramide d’âge très large a la base, on lui a conseillé d’augmenter le nombre de diplômés d’université partout dans le pays sans aucun plan de développement régional pour les absorber, car tout les soucis étaient les indicateurs économiques pour attirer les investisseurs, empocher une commission ou s’associer avec les membres de la famille mafieuse, et c’est la qu’il a commencé creuser sa propre tombe.

La base de la pyramide d’âge commence à s’élargir pour les 20-35 ans (voir ici ) et cela dans toutes les régions et avec l’économie pillée par sa famille, la classe moyenne sans aucune épargne ou chance de créer des petites entreprises, maillon important pour la création d’emploi, une absence d’investissement équitable par région, recettes principales pour un soulèvement populaire surtout dans les régions non développées avec des chômeurs éduqués sans travail pendant des années.

Installé dans le confort de son palais avec sa famille possédant les grandes entreprises du pays, une opposition qui ne peut même pas trouver une salle pour organiser un évènement, une population qui essaye de survivre avec les prix du carburant et matières premières contrôlés par le marché mondial dans un contexte de globalisation et crise économique, une agence de communication externe qui n’arrête pas de parler du miracle Tunisie, un occident qui fait de lui un exemple de rempart contre le fondamentalisme et le terrorisme religieux et qui jouent le jeu de la famille pour se « protéger ». Une police omniprésente et un paysage politique vide, il s’arrête de s’inquiéter et sa famille passe à la vitesse supérieure, concessionnaires auto, compagnie aériennes, chaines de distribution alimentaire, radios, télévisions, medias, hôtels, télécom…Etc. Ils ne se cachent plus, ils commencent à devenir des figures publiques. Maire, membre de la comite politique du RCD, parlementaires, figures publics sans aucun souci. Les Tunisiens enregistrent, chuchotent et des signes annonciateurs commencent à être visible comme le soulèvement de Redeyef et autres et surtout la couverture de ces événements normalement étouffés par des jeunes qui commencent a diffuser des vidéos et des infos et même des opinions sur facebook, blogs et twitter. Rien d’inquiétant pour le dictateur qui censure les pages et sites qui en font trop mais ne s’inquiète pas. Aucune figure d’opposition n’est visible et les medias et gouvernements étrangers ne se permettent a critiquer leur rempart. Et pour ceux qui s’aventurent un peu, ils ont la réponse classique « la Tunisie est un pays souverain qui n’a pas de leçon à prendre de quiconque. Anciens reflexes colonialistes…etc ».

Et puis tout à coup et pendant que les tunisiens bon vivants des grandes villes se préparent pour le réveillon et se débrouillent pour trouver comment s’offrir une soirée dans un hôtel, restaurent ou même une soirée en famille. Voila que Mohamed Bouazizi paix à son âme, décide qu’il n’en peut plus et que sa dignité est plus importante que sa vie et fait ce qu’il a fait. L’événement était la goutte qui a fait déborder le vase pour les habitants de Sidi Bouzid.

Aucune personne sur place ne pourrait être indifférente, et avec la frustration et la situation des jeunes de cette ville qui se sont identifiés a ce héros, l’effet de domino commence. Manifestations accueillies par la violence de la police de Ben Ali, plus de victimes, plus de désespérances mais cette fois avec videos et compte rendus sur facebook, images des blessés et morts, la machine policière et médiatique se met en place, les medias ne parlent que des statistiques et investissements dans le centre ouest sans évoquer les raisons de cette couverture. Ammar se met à censurer les blogs et les pages facebook et twitter. Les jeunes du gouvernorat de Sidi Bouzid sont dans la rue dans toutes les villes et villages, la police réponds plus violement, c’est hors contrôle et ca devient contagieux, tout le monde est au courant avec des rumeurs qui circulent et les médias commencent à en parler en minimisant l'évènement et en l'attribuant a des casseurs, ce qui révolte encore plus les jeunes qui maintenant s’identifient a Bouazizi et ces jeunes qui veulent un avenir meilleurs. Même la classe moyenne muselée commence à prendre son courage a deux mains et commencent a exprimer cette frustration et peur encouragé par ces jeunes qui n’ont peur de rien. Un reflexe national que rien ne va arrêter, les gens commencent à sortir partout dans les villes et affronter le régime face a face sans peur ni crainte. Le système mis en place par Ben Ali, n’arrive plus a gérer et la panique commence a être perçu par cette jeunesse éduquée et intelligente et ils le poussent encore plus jusqu'à la première apparition du dictateur tant craint, mais il est la faible, ne fait même plus peur avec un téléphone qui sonne et des menaces qui au lieu de faire peur, font rire tout le monde. Jamais Ben Ali, n’était aussi vulnérable et tout les tunisiens l’ont compris et ont poussé plus loin jusqu’au 14 Janvier ou le peuple a eu ce qu’il a voulu. Une réaction spontanée mais évidente vu l’histoire de la Tunisie. Une révolution populaire sans leader et sans intervention extérieure dans le pays ou personne ne l’attendait.

La première étape de la révolution est passée, Ben Ali est parti et est maintenant sous le coup d’un mandat d’arrêt, mais le vide politique persiste et les règles du jeu de la vie démocratique nous sont encore peu connues et tout le monde cherche la fin qu’il souhaite. La classe moyenne veut reprendre une vie normale et un gouvernement qu’ils veulent y croire et ceux qui étaient dans le désespoir n’ont plus confiance en personne et ceux qui étaient au pouvoir essaient de garder un tant soit peu et ceux qui étaient au bord veulent devenir les sauveurs de la nation et ceux qui étaient opposants opprimés ne savent plus quoi faire dans cette Tunisie sans dictateur pour s’y opposer et ceux qui étaient méchants veulent devenir gentils et ceux qui étaient des moutons veulent devenir des lions intransigeants et ceux qui tiraient les ficelles dans le noir on les voit toujours pas et ceux qui avaient un pseudo parlent en leur propre nom et ceux qui s’exprimaient en leur propres noms le font avec un pseudo. Personne ne semble digne de confiance et personne ne semble avoir la majorité des voix. Beaucoup cherchent le retour à la vie normale et beaucoup veulent continuer à vivre cette révolution. Mais moi, personnellement je ne m’inquiète pas, je trouve ce qui se passe un peu logique vu notre histoire récente. Il faut juste s’auto éduquer, apprendre a respecter et apprendre à être libre car on ne l’a jamais été et je suis certain qu’on le fera et qu’on comblera le vide et que des pensées libres riches et différentes verront le jour et j’espère que ce ne sera pas attachée a des personnes et qu’on n’oublie nos reflexes de vénérer les personnes les représentant maintenant que nous avons appris nos leçons.

Friday, February 4, 2011

L’Après Ben Ali......!



Certains n’arrêtent pas de nous prévenir et nous mettre en garde que la révolution n’est pas encore finie et je les comprends, je suis d’accord avec eux mais pas pour les mêmes raisons. Pour moi c’est le début de la révolution, ce qui est fini c’est l’ère de l’oppression, la corruption, l’humiliation et la perte de dignité du tunisien. Ce qui est fini c’est Ben Ali, Bourguiba et le colonialisme.

C’est le début de la révolution car beaucoup reste à faire. Une des caractéristique de cette révolution qui la rend unique est qu’elle est une révolution du peuple pour le peuple sans aucun leadership, aucun et tout ceux qui vous diront le contraire ont tort. Cette révolution est 100% populaire et ses héros sont des personnes qu’on ne connaissait point avant qu’elles donnent leur vie pour que la Tunisie soit libre. A défaut de leader, le peuple s’est uni contre un ennemi commun en la personne du président déchu et sa famille qui ont pendant 23 ans géré le pays d’un poing de fer ne reculant devant rien pour rester au pouvoir et s’enrichir sur le dos d’un peuple qu’ils ont tout fait pour qu’il reste sans voix et sans représentants ni juges ou avocat pour le défendre. C’est cet ennemi qui nous a unis dans cette révolution!

Maintenant qu’on s’est débarrassé de cet ennemi, le vrai travail commence et la vraie revolution commence et je ne sais pas si on est prêt pour cette revolution. Je parle de la revolution contre tout les reflexes qu’on a appris et dont on est né avec vu qu’aucun Tunisien vivant n’a connu une Tunisie libre, aucun !

Comment on va apprendre à être libre, responsable, ne pas succomber au seul système qu’on connait et qui est basé sur l’autocensure, le favoritisme, le régionalisme, les pots de vins et le manque de confiance dans le système exécutif, législatif et judiciaire et surtout la mauvaise habitude qui nous a été inculqué pendants des générations a vénérer et craindre les gens au pouvoir ?

Cette mauvaise habitude dans nos gènes, on la voit tout les jours a travers les medias, les discussions des gens, les blogs, les tweets..etc Sans s’en rendre compte tout le monde cherche a trouver le ministre ou le leader et a le juger s’il est LA personne a vénérer. Pourquoi ? bah comme ca on le met au pouvoir et on revient a notre vie normal, et ce gouvernement va prendre soin de nous. Mes chers compatriotes, ce n’est pas comme ca que ca marche dans une démocratie. Et c’est pour ca que la révolution doit continuer, et on ne redeviendra jamais ce qu’on était sinon on tombe dans le même piège.

Les gens dans une démocratie votent pour un système politique, économique et social représenté par des partis politiques qui font des promesses à travers des programmes et agendas. Au fait, ils nous vendent des idées pour qu’on ait une vie meilleure. Ces personnes une fois en place, le travail du peuple commence a travers la société civile et l’opposition politique et surtout le peuple lui-même qui les a recrute pour faire un boulot donné comme n’importe quel employé dans une société. Cet employé a un objectif a atteindre et doit tout faire pour l’accomplir et il assume sa responsabilité s’il échoue ou commet des fautes professionnelles, en plus d’une presse libre qui le critique et met en avant ses fautes, et une société civile qui fait autant, il trouvera des milliers de personnes dans la rue appelant a son départ et c’est cela notre responsabilité et c’est pour ça que notre révolution doit continuer mais aussi sans tomber dans l’excès.

Donc le travail pour le citoyen tunisien vient de commencer, mais est ce qu’on est prêt pour cette nouvelle vie et cette nouvelle responsabilité ? Est-ce qu’on est prêt a s’impliquer dans la vie politique, sociale et économique et se libérer des démons de la peur et l’attente qu’on prenne soin de nous sans qu’on fasse rien jusqu'à ce qu’on explose encore une autre fois dans 50 ou 60 ans ? On n’a pas de choix, pour les générations actuelles, il faut se forcer et prendre le temps de s’auto-éduquer et accepter cette responsabilité et faire le boulot pour que quiconque est mis au pouvoir sait qu’il ne peut pas faire ce qu’il veut mais qu’il doit délivrer sur ses promesses et qu’a la moindre faute il nous trouvera devant lui pointant le doigt. Il faut que les parlementaires pensent de la même façon. I faut que les juges soient élus et les chefs de polices et gouverneurs aussi pour que leur loyauté soit que pour leur employeur, le peuple.

Mais il faut que le peuple se libère vraiment, qu’on apprenne a nos enfants qu’ils doivent s’exprimer et choisir et les préparer à devenir citoyen et exercer sa citoyenneté. Que les parents respectent leurs enfants et les laisse s’exprimer, que les instituteurs à l’école font de même. Une fois la liberté et le refus de l’injustice revient dans nos gènes, on pourra dire que la révolution est finie car on ne laissera pas un parent nous abuser, un instituteur nous clouer le bec, un employeur nous maltraiter et surtout un élu nous utiliser pour s’enrichir et nous faire vivre sous sa botte. Et on est pas la encore, mes chers compatriotes, la révolution continue….